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ANNE BESURE

Fondatrice de Accemo | Soins Harmonisants
Experte en accompagnement des traumatismes
Auteure | Illustratrice

Ce que la victime vit, ce qu'elle espère, ce qu'elle ne dit pas...

Dernière mise à jour : 19 mai

« Je n’y arrive pas… »

C’est une petite phrase qu’on ne prononce pas toujours à haute voix. Parfois elle reste là, en sourdine, dans la tête :« Je suis nul·le, je ne vais jamais y arriver… »« De toute façon, ça ne sert à rien… »« Personne ne me comprend… »

Bienvenue dans la posture de la Victime. Ce rôle où l’on se sent impuissant·e, piégé·e, sans ressource. Où, souvent sans le dire clairement, on espère que quelqu’un vienne faire à notre place, qu’on soit enfin reconnu·e, pris·e en charge, soutenu·e.

Et là encore, comme pour les autres rôles du triangle dramatique… ça part d’un besoin bien légitime.


La Victime n’est pas faible, elle est souvent juste… découragée

Car derrière la Victime, il y a :

  • Un vrai besoin d’être entendu·e.

  • L’envie d’être reconnu·e dans sa douleur, sa difficulté.

  • Parfois une longue histoire de non-écoute, de tentatives qui n’ont pas marché, de « fais des efforts » qui ont laissé des traces.

Alors oui, il arrive que l’on se replie, que l’on attende, que l’on abandonne l’idée d’agir par soi-même. Et dans ce retrait, on espère, parfois sans oser le dire, que quelqu’un viendra nous sortir de là.

Mais voilà : tant qu’on reste dans cette posture, on confie son pouvoir à l’extérieur de soi. On attend l’intervention magique du Sauveteur…Et si elle ne vient pas (ou si elle vient mal), on renforce l’idée que décidément, on est seul·e, impuissant·e, incapable.


Le piège du « j’y peux rien »

La posture de Victime nous fait parfois oublier qu’il y a peut-être un minuscule pas possible. Pas la solution à tout, pas la grande victoire…Mais un premier geste, aussi simple que :

  • Demander explicitement de l’aide (et pas l’attendre en silence).

  • Dire ce dont on a besoin, pas seulement ce qui ne va pas.

  • Ou juste… reconnaître : « Là, c’est trop pour moi. J’ai besoin de soutien. »

Sortir du rôle de Victime, ça ne veut pas dire tout faire seul·e. Ça veut dire retrouver une part active, même petite, dans la façon dont on vit la situation.


Reprendre un peu de terrain… sans nier la souffrance

Quelques questions qui peuvent ouvrir une brèche douce :

  • Qu’est-ce que j’attends que l’autre fasse pour moi, et que je pourrais peut-être exprimer plus clairement ?

  • Si je ne pouvais pas attendre qu’on vienne me sauver… quel serait le plus petit pas que je pourrais faire moi-même, là, maintenant ?

  • Qu’est-ce que je peux faire pour moi, sans attendre d’être pris·e en charge ? Même si c’est juste respirer un peu mieux aujourd’hui.

Pas pour tout régler. Mais pour commencer à retrouver du mouvement là où tout semblait figé.


🎭 À suivre…

Dans le prochain épisode, nous irons jeter un œil du côté du Persécuteur. Celui qui pique, qui critique, qui attaque… mais qui, souvent, cache derrière ça une peur, une frustration, un besoin de dire qu’il existe.

Parce que derrière chaque masque, il y a toujours une histoire.


Chaleureusement,

Anne

🌿 À bientôt pour la suite de la série !


Note : Le triangle dramatique a été proposé à l’origine par Stephen Karpman. Ce que je partage ici est une lecture personnelle, pour aider à mieux comprendre ce qui se joue en soi ou dans les relations.

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