Sortir du triangle dramatique... repérer les rôles, retrouver sa liberté
- Anne Besure

- 28 avr.
- 3 min de lecture
Dernière mise à jour : 3 oct.

Ces petites scènes qui rejouent sans nous prévenir...
Il y a des situations qui tournent en boucle. Des conversations où l’on sent bien que quelque chose coince, mais où ça recommence quand même. On croit partir d’une bonne intention : aider, exprimer un besoin, poser une limite…Et sans trop savoir comment, on se retrouve à faire des reproches, à se sentir impuissant·e, ou à vouloir tout réparer pour tout le monde.
C’est ce que Stephen Karpman a joliment appelé le triangle dramatique. Trois rôles qui s’enchaînent dans les relations : le Sauveteur (celui qui veut aider à tout prix), la Victime (qui se sent coincée), et le Persécuteur (qui tape du poing sur la table). Et souvent, on passe de l’un à l’autre sans même s’en rendre compte.
Pourquoi tombe-t-on si facilement dans ces rôles ?
Parce que derrière ces personnages, il y a des besoins très humains :
L’envie d’aider, de bien faire (Sauveteur).
L’envie d’être soutenu·e, reconnu·e dans ce qui est difficile (Victime).
L’envie de poser ses limites, de reprendre un peu de pouvoir (Persécuteur).
Le souci, c’est que dans cette pièce-là, chacun campe son rôle… sans vraiment dire ce qu’il ressent ou ce dont il a besoin.
Et les rôles tournent :
le Sauveteur finit par s’agacer,
la Victime devient Persécuteur,
le Persécuteur se plaint qu’on l’attaque…
et hop, le triangle continue sa danse.
La bonne nouvelle : on peut changer de scène
Sortir du triangle, ça ne veut pas dire ne plus jamais vouloir aider, poser des limites ou demander de l’aide. Ça veut dire repérer quand on est monté sur scène… et choisir d’en descendre.
Pas besoin de se juger, ni de tout révolutionner d’un coup. Juste prendre un temps pour se dire :
Tiens, est-ce que je suis en train de jouer le Sauveur, là ?
Est-ce que j’attends qu’on vienne me chercher sans oser le dire ?
Est-ce que je dis mes limites avec un peu trop de piquant parce que je ne sais pas les poser autrement ?
Rien que voir le jeu, c’est déjà commencer à l’apaiser.
Et si on regardait la scène, sans y plonger à chaque fois ?
Le premier pas, c’est peut-être ça : devenir un peu plus spectateur·rice de la pièce… plutôt que d'y être toujours acteur·rice malgré soi. Observer les rôles, les répliques, les costumes qu’on enfile sans y penser.
Et petit à petit, pouvoir choisir :
Est-ce que j’ai envie de rester dans cette scène-là ?
Ou est-ce que je peux inventer une autre fin, une autre posture, une autre façon d’être là ?
🎭 La suite arrive…
Dans les prochains articles, je vous propose de faire connaissance avec chacun de ces personnages :
Le Sauveteur : quand l’envie d’aider devient un peu envahissante.
La Victime : quand on se sent coincé·e… et qu’on oublie ses propres ressources.
Le Persécuteur : quand ça pique… alors qu’au fond, ça aurait surtout besoin d’être entendu.
Et puis, on ira aussi dire bonjour à un quatrième personnage, plus discret mais précieux : l’Observateur. Celui qui regarde la scène sans trop se laisser embarquer dans le scénario.
Parce qu’on peut toujours choisir de rejouer la pièce…Ou de poser le costume un instant, et voir ce qui se passe autrement.
Chaleureusement,
Anne
🌿 À bientôt pour la suite !
Note : Le triangle dramatique a été proposé à l’origine par Stephen Karpman. Ce que je partage ici est une lecture personnelle, pour aider à mieux comprendre ce qui se joue en soi ou dans les relations.



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