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ANNE BESURE

Fondatrice de Accemo® | Soins Harmonisants
Experte en accompagnement des traumatismes
Auteure | Illustratrice

Le Sauveteur (Sauveur): quand on veut tellement bien faire qu’on finit par étouffer tout le monde (y compris soi-même)

Dernière mise à jour : 3 oct.


Anne Besure

Quelques mots sur le choix des mots…Ici, j’utilise le terme "Sauveteur" plutôt que "Sauveur".

Le mot "Sauveur" évoque souvent l’héroïsme, le geste noble face à une détresse réelle. Or, dans la dynamique relationnelle dont il est question ici, il ne s’agit pas de ça.

Le Sauveteur, c’est celui ou celle qui intervient par réflexe, parfois sans que l’autre ait demandé quoi que ce soit, poussé par une envie sincère d’aider… mais aussi, parfois, par un besoin plus inconscient d’exister à travers l’aide. Ce n’est pas un jugement, juste une façon de mieux comprendre ce qui se joue derrière ce rôle.


"Allez, laisse, je vais le faire pour toi…"

C’est souvent avec les meilleures intentions du monde que ça commence. L’envie d’aider, de soulager, de réparer, de porter un peu du poids de l’autre. On propose un coup de main. Puis deux. Puis on s’embarque dans la résolution de tout le problème, parfois sans avoir demandé si l’autre en avait vraiment envie.

Bienvenue dans le rôle du Sauveteur.

Celui ou celle qui veut tellement bien faire qu’il finit par prendre toute la place…Et qui, au passage, empêche parfois l’autre de trouver ses propres ressources.


Derrière le masque du héros : un besoin d’exister

Pourquoi on monte si vite sur le cheval blanc ? Parce que souvent, derrière le Sauveteur, il y a une vraie générosité, une envie sincère d’alléger la souffrance autour de soi. Mais il y a aussi, parfois, un besoin plus caché :

  • Se sentir indispensable.

  • Éviter de regarder ses propres fragilités.

  • Fuir l’inconfort de voir l’autre dans sa difficulté sans pouvoir " faire" quelque chose.

Aider devient alors un moyen d’exister, de trouver sa place. Mais sans l’intention consciente, on glisse facilement vers l’envahissement, vers le " je sais mieux que toi ce dont tu as besoin ".

Et là, sans le vouloir, on enlève à l’autre la possibilité de chercher ses propres appuis.


La bonne intention… qui finit par fatiguer tout le monde

Le problème avec le Sauveteur, c’est qu’à force de vouloir tout porter :

  1. Il finit épuisé, frustré que ça ne marche pas comme il veut.

  2. L’autre finit infantilisé, passif… ou agacé d’être toujours assisté.

  3. Et la relation tourne en rond : plus je sauve, plus l’autre attend, plus je m’énerve.

Bref : personne n’y gagne vraiment.


Comment poser la cape sans renier sa belle énergie d’aide ?

Sortir de ce rôle, ce n’est pas devenir égoïste. C’est retrouver une autre façon d’être en lien, sans porter à la place de l’autre.

Quelques pistes douces :

  • Avant d’aider : ai-je demandé si l’autre voulait être aidé ?

  • Est-ce que j’écoute vraiment… ou est-ce que je propose directement des solutions ?

  • Si je ne faisais rien là, tout de suite, qu’est-ce que ça me ferait ressentir ?

Parfois, accompagner, c’est juste rester là, écouter, laisser l’autre faire un pas, même maladroit. C’est faire confiance au chemin de l’autre… sans vouloir le tracer à sa place.


Pour aller plus loin… dans le prochain épisode

Après le Sauveteur, nous irons voir du côté de la Victime : quand on se sent coincé·e, impuissant·e, et qu’on attend (parfois en secret) que quelqu’un vienne nous sortir de là.

Parce qu’il n’y a pas de mauvais rôle dans cette pièce. Juste des postures dans lesquelles on glisse sans s’en rendre compte…Mais dont on peut aussi sortir, une réplique après l’autre.


Chaleureusement,

Anne

🌿 À bientôt pour la suite !


Note : Le triangle dramatique a été proposé à l’origine par Stephen Karpman. Ce que je partage ici est une lecture personnelle, pour aider à mieux comprendre ce qui se joue en soi ou dans les relations.

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