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ANNE BESURE

Fondatrice de Accemo® | Soins Harmonisants
Experte en accompagnement des traumatismes
Auteure | Illustratrice

La sécurité commence dans le corps: comprendre le rôle du nerf vague ventral.

Dernière mise à jour : 3 oct.

Le nerf vague ventral joue un rôle central dans la régulation du système nerveux et dans la construction d’un lien d’attachement sécurisant.
Le nerf vague ventral joue un rôle central dans la régulation du système nerveux et dans la construction d’un lien d’attachement sécurisant.

On parle souvent de sécurité affective en évoquant l’amour, la tendresse, la stabilité. Mais ce que l’on sait moins, c’est que ce sentiment de sécurité ne se construit pas uniquement dans la tête ou dans le cœur: il prend racine dans le corps.

Grâce aux apports récents des neurosciences et de la théorie polyvagale du Dr Stephen Porges, on comprend mieux aujourd’hui comment un bébé apprend à se sentir en sécurité à travers la présence d’un adulte régulateur. Le nerf vague ventral joue un rôle central dans ce processus.


Le nerf vague: une voie intérieure vers le calme.

Le nerf vague (ou nerf vagus) est l’un des plus longs nerfs du corps. Il relie le cerveau à de nombreux organes: cœur, poumons, estomac, intestins… Il fait partie du système nerveux parasympathique, qui aide le corps à se détendre et à retrouver un état de repos.

Ce nerf a deux branches principales :

  • La branche dorsale, plus ancienne, liée aux réactions de repli ou de figement (lorsqu’un bébé est dépassé, apathique ou absent).

  • La branche ventrale, plus récente sur le plan de l’évolution, qui permet l’engagement social, la régulation émotionnelle, le calme relationnel.

C’est cette branche ventrale qui nous intéresse ici, car elle joue un rôle direct dans la capacité d’un bébé à se sentir en sécurité en présence d’un autre être humain.


Un système en développement.

À la naissance, la branche ventrale du nerf vague n’est pas encore mature. Un bébé ne sait pas, seul, réguler son stress ou ses émotions. Il a besoin d’un appui extérieur : votre regard, votre voix, vos bras.


Ce sont les interactions régulières et sécurisantes qui activent peu à peu ce circuit de calme et d’ouverture. Quand vous êtes là, disponible, attentif·ve, vous aidez le système nerveux de l’enfant à apprendre :

  • que le monde est habitable,

  • que les sensations peuvent se réguler,

  • qu’un être humain peut être une source d’apaisement.

Autrement dit: vous l’aidez à sentir dans son corps qu’il n’est pas seul·e.


Comment ce lien corporel se tisse au quotidien.

Voici quelques exemples concrets d’actions qui soutiennent le développement du nerf vague ventral chez un bébé:

  • Le porter en peau à peau ou le bercer doucement.

  • Lui parler avec une voix calme et rythmée.

  • Le regarder avec douceur, en laissant du temps pour la réponse.

  • L’accueillir avec présence, même s’il pleure ou s’agite.

Ces gestes simples mais répétés permettent au corps de l’enfant de s’apaiser : sa respiration ralentit, son cœur se calme, ses muscles se relâchent. Le corps intègre peu à peu l’expérience de la sécurité.


La co-régulation, base de l’autonomie future.

Ce processus s’appelle la co-régulation : l’enfant ne régule pas seul, il apprend à le faire grâce à la présence d’un adulte régulé. Avec le temps, cette régulation partagée devient une régulation autonome.

  • L’enfant développe une base physiologique stable.

  • Il peut explorer, jouer, créer du lien, sans être constamment en état d’alerte.

  • Il apprend que les émotions peuvent être contenues et transformées.

Ce terrain corporel et relationnel devient alors le socle de l’attachement sécurisé.


Et pour vous, en tant que parent?

Ce que vous ressentez dans votre propre corps compte également. Si vous êtes tendu·e, épuisé·e, inquiet·ète, il est plus difficile d’entrer dans cette co-régulation.

Cela ne signifie pas que vous faites " mal les choses ": cela signifie que vous aussi avez besoin d’appui.

Prendre soin de vous, respirer, vous entourer, demander du soutien, n’est pas une option secondaire. C’est une condition pour pouvoir être disponible à l’autre. Votre régulation est la base de la sienne.


À retenir: la sécurité affective commence dans le corps. En vous reliant à votre bébé avec douceur et régularité, vous activez un mécanisme profond de calme intérieur. Votre présence, même imparfaite, est un terrain d’apprentissage fondamental pour le système nerveux de votre enfant.


Dans le cinquième et dernier article de cette série, nous prendrons un moment pour rassembler les fils explorés ensemble, attachement, émotions, co-régulation, sécurité intérieure, et offrir une vision apaisée de la parentalité.


Vous y trouverez une synthèse bienveillante, réaliste, et profondément humaine : un rappel que faire de son mieux, avec sincérité, même dans l’imperfection, est déjà un geste fondateur pour votre enfant.

Parce qu’être parent, c’est d’abord un chemin relationnel. Et chaque pas compte.


Lire aussi:  Vivre ou survivre ? Le rôle du système nerveux dans nos relations une lecture sensible du lien entre nos rôles relationnels et les états de notre système nerveux.


A très bientôt,


Chaleureusement,


Anne


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