Honorer ma lignée… dans un souffle plus vaste
- Anne Besure

- 15 oct.
- 3 min de lecture
Dernière mise à jour : 17 oct.

🌿 Ce texte est né d’un élan de reconnaissance envers les femmes, celles d’aujourd’hui et celles d’hier. Il parle de cette mémoire transmise en silence, de corps en corps, de cœur en cœur. Mais ce qui est dit ici peut aussi concerner toute personne, quel que soit son genre, qui ressent cette loyauté invisible à l’égard de sa lignée. Car le frein intérieur, la peur d’aller plus loin que les siens, le besoin d’appartenance au prix de sa liberté…ce sont des expériences humaines, profondément partagées.
Briser les chaînes sans briser le lien.
Il y a des femmes qui, à un moment de leur vie, sentent que quelque chose les retient: une tristesse diffuse, une fatigue ancienne, une peur de vivre trop fort.
Elles ne comprennent pas tout de suite. Elles ont avancé, elles ont fait du chemin. Et pourtant… elles se sentent comme entravées. Comme si vivre pleinement, choisir librement, briller vraiment était presque une trahison.
Et si ce frein silencieux était en réalité un acte de loyauté inconsciente envers la lignée des femmes qui les ont précédées ? Et si honorer sa lignée ne signifiait pas imiter ses blessures, mais oser aller plus loin ?
Une loyauté qui entrave, au nom de l’amour.
Beaucoup de femmes restent inconsciemment fidèles à la douleur de leur mère, de leur grand-mère, de leur lignée.
Pas par faiblesse.
Par amour.
Par appartenance.
Par peur d’être seule dans un bonheur qu’on ne leur a jamais montré.
Elles pensent, sans le formuler :
"Si je vis ce qu’elles n’ont pas pu vivre, je les abandonne. Si je vais bien, je les dépasse. Si je suis libre, elles deviennent celles qui ne l’ont pas été. Et je ne peux pas porter ça."
Alors elles se retiennent, elles freinent leur élan, elles s’auto-sabotent discrètement. Pas pour se punir. Mais pour rester "avec elles", à leur hauteur.
Honorer, ce n’est pas copier. C’est transmuter.
Honorer sa lignée ne signifie pas répéter ses schémas. Ce n’est pas souffrir "comme elles". Ce n’est pas rester " petite " pour ne pas déranger les ancêtres.
C’est au contraire regarder leur histoire avec amour et lucidité, et dire :
"Je vois d’où je viens. Je reconnais leurs forces, leurs limites, leurs silences. Je les remercie. Et maintenant, je continue le chemin."
Aller plus loin qu’elles, c’est accomplir une part de rêve qu’elles n’ont pas pu vivre.
Chaque fois que vous :
posez une parole là où elles se sont tues,
créez un espace sûr là où elles ont connu la peur,
choisissez la douceur là où elles ont appris la dureté,
vous aimez là où elles se sont niées,
osez là où elles ont renoncé…
…vous ne les reniez pas. Vous réalisez à travers vous ce qu’elles ont semé sans le savoir. Vous libérez la lignée, en assumant que vous êtes différente parce qu’elles vous ont portée jusqu’ici.
Et maintenant ?
Vous n'avez pas à tout comprendre, vous n'avez pas à être parfaite, ni " guérie ".
Mais si vous ressentez cet élan de faire autrement, si vous sentez que vous êtes prête à ne plus rester là où d’autres se sont arrêtées…
alors sachez ceci :
Vous n'êtes pas seule. Ce que vous faites en vous, vous le faites pour toutes celles et ceux qui vous ont précédé… et pour toutes celles et ceux qui viendront après vous.
Chaleureusement,
Anne



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