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ANNE BESURE

Fondatrice de Accemo® | Soins Harmonisants
Experte en accompagnement des traumatismes
Auteure | Illustratrice

Ce que le manque révèle : un regard doux sur nos blessures d'enfance

Dernière mise à jour : 18 juil.


Anne Besure

Note préliminaire : chacun·e est le seul juge de son histoire. Ce texte n’a pas vocation à minimiser les douleurs vécues ni à relativiser l'inacceptable, les expériences de maltraitance ou de violences, éducatives ou autres. Il propose simplement une lecture symbolique et intérieure pour celles et ceux qui en ressentent l’élan, tout en honorant la légitimité de tous les vécus.


Lorsque je chemine vers moi, il m'arrive de croiser des zones sensibles, parfois récurrentes : ce sentiment d’avoir manqué d’amour, de contenance, de reconnaissance alors même que je sais que mes parents ont fait de leur mieux. C’est une expérience humaine, universelle, et parfois douloureuse.

Face à ce vide ou cette blessure affective, notamment d’ordre maternel, la pensée de Carl Gustav Jung m'offre une vision singulière, douce, et surtout apaisante. Et c’est sans doute cela qui en fait une source de transformation pour moi.


Jung ne cherche pas des coupables, mais un sens à révéler

Là où certaines approches désignent des fautes ou des responsabilités parentales, Jung me propose de déplacer le regard. Il m'invite à me poser une autre question :


Et si ce que j’ai vécu n’était pas seulement un manque, mais aussi une invitation vers quelque chose de plus vaste en moi ?


Il ne s’agit pas de nier la souffrance, mais de la replacer dans un cadre symbolique, initiatique, où ce vide devient une porte d’entrée vers le Soi. Ce que je ressens comme une faille peut devenir le début d’un itinéraire intérieur.


Le manque comme passage, non comme condamnation

Aucun parent n’est parfait, aucun amour humain n’est absolu. J’ai, moi aussi, manqué de quelque chose. Cela fait partie de ma condition humaine. Peut-être est-ce cela : l’amour humain est par nature limité, tandis que le besoin de fondation intérieure d’un enfant est immense, presque infini, dans ses premières années. Il y aura donc toujours un écart. Et une sensation de manque.

Mais là où je pourrais me figer dans la nostalgie ou la plainte de ce qui m'a manqué, Jung me souffle une autre voie :


Ce que je n’ai pas reçu peut devenir le socle de ce que je peux construire.


Là où il y avait une absence, je peux rencontrer une force intérieure oubliée : la Mère archétypale, le Soi, une présence nourrissante en moi.


Ce que je n’ai pas eu ne me définit pas

Cette approche me réconcilie avec l’enfant que j’ai été :

  • Je n’ai pas à m’en vouloir d’avoir manqué.

  • Je n’ai pas besoin d’accuser pour guérir.

Et si je suis aujourd’hui parent ou accompagnant:

  • Je reconnais que je ne pourrai jamais tout donner.

  • Mais je peux être là, en présence, et encourager chez l’autre cette capacité précieuse : celle de grandir intérieurement, de se relier à lui-même.

Ce chemin, qu’on appelle parfois individuation, n’est pas une quête d’amour parfait ,mais un apprentissage à faire avec les manques, et à se donner, peu à peu, ce qui a manqué.

Ce regard change tout. Il ne nie rien. Il n’accuse pas. Il apaise. Il ouvre un espace où l’on peut comprendre symboliquement ce qui s’est joué, accueillir ce qui a été, et transformer doucement ce qui demande encore à l’être.


Ce regard adoucit et libère

Il ne nie pas mon histoire. Il ne moralise pas. Il m'offre un autre chemin : celui de la compréhension symbolique, de l'accueil et de la transformation.


Je ne suis pas brisé·e. Je suis en chemin. Et ce qui m’a manqué est peut-être la graine de ce que je peux devenir.


Rien que cette pensée-là, pour moi, est déjà un acte de soin. Un regard qui ne juge pas. Un regard qui relie. Un regard qui ouvre.


Et envers mes enfants, même devenus grands, je peux encore offrir un regard qui les voit vraiment, une parole qui soutient, un espace où ils se sentent libres d’être eux-mêmes. Mes manquements d’hier n’annulent pas ce que je peux leur offrir aujourd’hui : de la reconnaissance, du respect, et un amour qui ne cherche plus à corriger, mais à accompagner.


Si ces mots ont résonné en vous, peut-être pouvez-vous les garder comme une source. Les laisser vous accompagner. Et, si vous en ressentez l’élan, les partager à quelqu’un qui pourrait en avoir besoin.


Chaleureusement,


Anne

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