Le parent suffisamment bon: une vision apaisante de la parentalité.
- Anne Besure
- 20 août
- 3 min de lecture
Dernière mise à jour : 21 août

La parentalité s’accompagne souvent de doutes: « Est-ce que j’en fais assez ? », « Est-ce que je fais bien ? », « Et si je me trompais ? » Ces questions sont légitimes. Elles expriment un engagement sincère… mais peuvent aussi devenir lourdes à porter.
Heureusement, certaines paroles viennent alléger cette pression. C’est le cas de la notion de « parent suffisamment bon », formulée par le pédiatre et psychanalyste britannique Donald Winnicott. Une idée simple et profonde : un bébé n’a pas besoin d’un parent parfait, mais d’un parent présent, stable, humain.
Qu’est-ce qu’un·e « parent suffisamment bon·ne »?
Être un·e parent suffisamment bon·ne, c’est:
Être là, autant que possible, avec attention et bienveillance.
Répondre aux besoins de l’enfant sans chercher à les anticiper tous.
Accepter de se tromper, et surtout, revenir après une erreur ou un moment difficile.
Offrir un cadre sécurisant sans chercher à tout maîtriser.
Ce modèle repose sur l’idée que l’enfant n’a pas besoin d’une réponse parfaite à chaque instant, mais d’une personne fiable, engagée dans la relation. Le lien se construit dans la régularité des gestes simples, dans la réparation, et dans l’humanité partagée.
La place des erreurs et des ajustements.
Il est inévitable de faire des erreurs. Cela fait partie de toute relation humaine. Dans la parentalité, l’essentiel n’est pas d’éviter la faute, mais de savoir revenir, réparer, ajuster.
Lorsque vous traversez un moment de tension, que vous êtes en difficulté, ou que vous vous sentez dépassé·e, ce n’est pas la fin du lien. C’est même souvent l’occasion de le renforcer, si vous pouvez y revenir avec douceur : une parole, une explication, un simple geste de reconnexion.
C’est ainsi que l’enfant apprend que la relation est fiable, même quand elle est traversée par des émotions fortes.
Votre présence a plus de valeur que vous ne le croyez.
Il n’est pas nécessaire d’en faire toujours plus. Ce sont souvent les gestes ordinaires, répétés, qui nourrissent le sentiment de sécurité intérieure :
Le regard posé sur l’enfant.
Une voix qui rassure.
Une main tendue après une chute ou une colère.
Une routine familière, stable, même imparfaite.
Ces gestes transmettent un message fondamental: « Tu as de la valeur, je suis là, je ne t’abandonne pas dans ce que tu ressens. »
Dans le quotidien: cultiver la juste place.
Être un·e parent suffisamment bon·ne, c’est aussi:
Se rappeler que vos propres émotions comptent.
Laisser de la place à l’imprévu et à l’imperfection.
Accepter d’apprendre encore, même après des années.
Demander de l’aide lorsque c’est nécessaire.
Cela signifie vivre la parentalité comme une relation vivante, et non comme un rôle figé. Une relation dans laquelle chacun·e peut évoluer, grandir, se réparer.
À retenir :Vous n’avez pas besoin d’être parfait·e. Votre présence, vos retours après une erreur, votre regard sincère comptent plus que tout. Être un·e parent suffisamment bon·ne, c’est déjà un acte de soin profond.
Dans le prochain article, nous irons plus loin encore dans la compréhension du lien de sécurité, en explorant le rôle du corps dans l’attachement, à travers une découverte essentielle : le nerf vague ventral, clé du système nerveux apaisé.
Vous verrez comment un bébé apprend à se sentir en sécurité grâce à votre présence physique et émotionnelle, et pourquoi les petits gestes du quotidien ont un impact profond sur son développement neurologique et affectif.
Parce que la sécurité ne passe pas seulement par les mots : elle s’ancre dans le corps, le regard, la voix, le rythme…
A très bientôt,
Chaleureusement,
Anne
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